Pourquoi pratiquer le jeûne hydrique ?
Alimentation - 30/06/2022 - Lecture 7 mn

De nos jours, on entend de plus en plus parler du jeûne ou plutôt des jeûnes puisqu’il y a plusieurs manières de le pratiquer. Jeûne sec, jeûne au jus et bouillons, jeûne intermittent… les techniques sont nombreuses mais nous allons nous intéresser ici au sujet du jeûne hydrique. Qu’est-ce que le jeûne hydrique et pourquoi le pratiquer ? Vous en saurez plus après avoir lu cet article.

En quoi consiste le jeûne hydrique ?

Le jeûne hydrique consiste à ne pas manger pendant plusieurs jours. Cela peut aller de 1-2 jours à plusieurs semaines consécutives d’abstinence volontaire de nourriture. Pendant ce temps, on continue à boire de l’eau uniquement. On dit que toute personne ayant un IMC (Indice de Masse Corporelle) normal, a des réserves pour jeûner 40 jours.

Certaines personnes moins puristes, ajouteront quelques infusions et pourquoi pas un peu de bouillon de légumes sans sel mais cela ne correspond plus tout à fait à la définition originelle du jeûne hydrique. Cette dernière version s’apparente plus à ce que l’on appelle « le jeûne aux jus et bouillons » qui est pratiqué par les cliniques Buchinger Wilhelmi en Allemagne près du lac de Constance et à Marbella en Espagne ou par la Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée.

Les objectifs du jeûne hydrique

Le but du jeûne est de mettre au repos l’appareil digestif pour permettre à l’organisme de s’activer autour de son nettoyage en se libérant de ses toxines. Ces particules néfastes sont des déchets qui proviennent de notre hygiène de vie, d’une alimentation non physiologique, du stress, de la pollution mais aussi du fonctionnement normal de nos cellules. Elles s’accumulent dans nos tissus, nos organes et nos fluides (le sang, la lymphe et le liquide interstitiel). Le problème, c’est qu’en excès, ces toxines empêchent l’organisme de fonctionner correctement. Les échanges cellulaires se font moins bien, on se sent fatigué et c’est la porte ouverte aux problèmes de santé.

L’objectif du jeûne hydrique est avant tout de retrouver un bien-être, une bonne énergie physique et mentale. C’est aussi l’occasion de se retrouver seul avec soi-même et d’avoir ainsi un temps d’introspection pour faire le point sur sa vie et mieux avancer par la suite.

Le jeûne hydrique est également un moyen d’anticiper et de prévenir des problématiques de santé qu’il pourrait y avoir dans le futur. Enfin, pour certaines personnes déjà touchées par la maladie, le jeûne hydrique pourra être pratiqué sur des périodes supérieures à 3 jours. Il s’agit là d’un jeûne thérapeutique où entre en jeu le processus de l’autophagie. Ce mécanisme physiologique qui intervient à partir du 3ème ou 4ème jour de jeûne, consiste en un recyclage d’éléments cellulaires indésirables ou endommagés, pour produire l’énergie nécessaire au fonctionnement du corps. On pourrait comparer cela à une chirurgie interne sans scalpel. La durée du jeûne thérapeutique dépendra de la pathologie et de l’état de la personne. Ses réserves, son état général et sa vitalité seront notamment pris en compte. C’est pour cette raison qu’il est fortement recommandé d’obtenir l’aval d’un médecin et de se faire accompagner par un professionnel de l’accompagnement au jeûne pour cette pratique. Le jeûne thérapeutique a pour objectif de soulager certains symptômes de maladies et de participer à la régénération de l’organisme. Il est pratiqué en Russie, en Allemagne et dans plusieurs autres pays. En France, il n’y a pas de cliniques de jeûne thérapeutique mais une partie du corps médical commence à s’y intéresser. Il est temps !

Jeûne hydrique : comment ça marche ?

Dans un premier temps, l’organisme va utiliser ses réserves de glucose pour produire l’énergie dont il a besoin. C’est tout d’abord le glucose de l’alimentation qui est distribué pendant les 4 à 6 heures qui suivent le dernier repas. Puis, l’organisme va puiser dans son stock de glycogène qui se trouve réparti dans le foie et dans les muscles. Les réserves de glycogène sont là pour prendre le relais de l’alimentation. Elles sont faciles à mobiliser et à utiliser rapidement.

Lorsque le glycogène est épuisé, il faut un autre substrat pour le remplacer. Le glucose est alors synthétisé à partir des acides aminés des protéines musculaires. C’est ce que l’on appelle la phase de néoglucogenèse. Mais très vite, le corps comprend qu’il est nécessaire de préserver ses muscles pour la survie. Il se met donc à utiliser ses réserves de graisses (phase de lipolyse) qu’il transforme en corps cétoniques (c’est la cétogenèse). Les corps cétoniques sont des substituts du glucose, servant à produire de l’énergie.

Pendant ces différentes phases du jeûne, l’organisme se débarrasse des cellules endommagées ou trop vieilles et les remplace par de nouvelles cellules toutes neuves. Ainsi, un système immunitaire fatigué pourrait gagner en efficacité avec un jeûne d’une durée de 3 jours.

Est-ce que jeuner est dangereux ?

Certaines contre-indications au jeûne

Attention avant de vous lancer dans un jeûne tête baissée : le jeûne hydrique n’est pas conseillé à tout le monde ! Il y a en effet quelques contre-indications qu’il faut connaître. Tout d’abord, sachez que le jeûne hydrique est contre-indiqué pour les personnes en état de cachexie (amaigrissement extrême) ou anorexiques. Il en est de même pour les malades épuisés, dévitalisés, les personnes en état de carences aiguës ou les femmes enceintes.

Entrent dans la catégorie des contre-indications, les personnes souffrant d’une insuffisance émonctorielle avancée, qu’elle soit rénale ou hépatique.

Enfin, plusieurs pathologies ne sont pas compatibles avec le jeûne. C’est le cas de l’hyperthyroïdie non contrôlée, la tuberculose pulmonaire, la myopathie pseudo-paralytique grave, le diabète de type 1 insulino-dépendant… la liste n’est pas exhaustive. Dans tous les cas il est recommandé de faire le point avec son médecin pour s’assurer d’avoir le feu vert avant de débuter un jeûne.

Comment pratiquer le jeune pour le première fois ?

Des conditions favorables pour jeûner

Pour faciliter son jeûne, je conseille de se créer un cadre favorable afin de vivre l’expérience dans de meilleures conditions. En premier lieu, s’éloigner de toutes sources de stress, se dégager du temps pour se reposer et ne pas passer ses journées à travailler, me semble très important. Si cela est possible, pourquoi pas poser quelques jours de vacances et partir au vert pour sortir de son cadre quotidien en se rapprochant de la nature.

Certaines personnes préfèreront partir faire un stage de jeûne avec un encadrant. Intégrer un groupe de jeûneurs et se faire accompagner par un professionnel naturopathe permet d’être rassuré et de se sentir plus en sécurité. En outre, le fait de se retrouver dans un lieu neutre sans pouvoir aller piocher dans sa réserve personnelle de chocolats facilite les choses ! Et puis tout le monde est là avec un même objectif : jeûner. Cela aide à rester motiver !

Pendant le jeûne, il est possible de se prévoir des moments de détente, de yoga doux, de méditation, des promenades dans la nature… tout ce qui est propice au bien-être du corps et de l’esprit.

Comment préparer un jeune hydrique ?

Comment se vider les intestins avant un jeune ?

Il est important de préparer son jeûne en effectuant une descente alimentaire progressive, de manière à ne pas brusquer l’organisme. Cela permet de diminuer les inconforts liés à la détox. Ces désagréments se font ressentir surtout en début de jeûne et sont plus présents chez les personnes qui n’ont pas préparé leur jeûne : maux de tête, douleurs au foie ou aux reins, vertiges ou encore nausées.

La descente alimentaire consiste surtout à réduire les aliments encrassants, les excitants et les sources de toxines comme le tabac, l’alcool, le café ou encore le sucre pendant un temps au moins équivalent à la durée du jeûne.

Après le jeûne, il est également préférable de respecter certaines étapes pour la réalimentation. On réintègre les aliments de manière progressive et il convient de se nourrir sainement pour maximiser les bénéfices du jeûne. Pour cela, il faut s’organiser un minimum et faire ses courses pour avoir tous les aliments à consommer sous la main.

Un nouveau départ

Le jeûne hydrique est un espace-temps permettant de faire une pause et de prendre soin de soi de manière globale. Autant sur le plan du corps que sur le plan de l’esprit.

Côté physique, le corps nettoyé fonctionnera mieux. Les articulations seront plus souples dès le troisième ou le quatrième jour de jeûne. La peau sera plus claire et éclatante. Un regain de vitalité appréciable se fera sentir après quelques jours de réalimentation correctement menée.

Côté mental, l’esprit est généralement plus clair en sortie de jeûne. Il est fréquent d’entendre des jeûneurs prendre de grandes décisions impactant leur avenir en fin de jeûne. En se retrouvant seul avec soi-même, sans nourriture pour masquer les émotions, il est possible de faire le point sur sa vie, sur ce qui est important et ce qui l’est moins. Certaines prises de conscience peuvent survenir. C’est donc un moment opportun pour prendre de nouvelles décisions pour soi et pour son bien-être. Le jeûne peut être l’occasion de prendre un nouveau départ en étant plus conscient de ses choix et de son hygiène de vie au quotidien.

Rédigé par Laëtitia Raibon